Ma rebelle

C’est entre six et sept heures tous les soirs
Que tu danses ton désespoir.
C’est avec un rock, musique rythmée,
Que ton corps se laisse entrainer.
Au fond de toi, gronde une rebellion,
Aussi s’envole un papillon,
Léger, heureux, ivresse éolienne,
Qui t’emporte, toi et ta haine,
Dans une folie, folie, ma jolie.
Et ton foutu corps tu oublies.
Et tu danses, danses, deviens hystérique,
Rite vaudou, diabolique,
Et tu maudis, maudis, ce que tu es belle !
Ceux qui bousillent ta vie, rebelle
Et tu les bats, bats, gestes dans le vide,
Encore ! Rebelle Euménide.
Tu portes aux mecs, ces autochtones,
L’amour et la haine, Amazone.
Au diable la calme petite fille !
Cheveux libres, tes yeux brillent,
Tu balances ton bassin, insolente,
Enivrée tu voles, nous tentes,
Libre enfin, tu danses, loin des moqueries,
Et tu ris, souris à la vie.

Et la musique cesse...

Et tout doucement, seule dans ta chambre,
Par terre tu te laisses descendre,
Et tu reprends ton souffle calmement,
Et en toi règne un silence clément,
Et tu t’apaises, encore tu t’apaises,
Souriante, tu oublies ton malaise.
Mais toujours, pas loin, quelqu’un sera là,
Touchant ton coeur, il te dira :

Je t’aime ma rebelle...

© Paul André, 1999.